JEAN-PAUL II

JEAN-PAUL II

JEAN-PAUL II, KAROL WOJTYLA (1920- ) pape (1978- )

Succédant à Jean-Paul I^er, Karol Wojtyla, alors archevêque de Cracovie, fut élu pape le 16 octobre 1978 et prit le nom de Jean-Paul II. Né le 18 mai 1920 à Wadowice, petite ville du sud de la Pologne, il avait étudié à Cracovie et, tout en travaillant dans une entreprise de produits chimiques pour échapper à la déportation, il s’était clandestinement préparé à la prêtrise, qui lui fut conférée en 1946. Après avoir fréquenté l’Angelicum de Rome, il enseigna la morale à Cracovie et à Lublin. Évêque auxiliaire en 1958, il est nommé archevêque de Cracovie en 1964 et fait cardinal en 1967. Depuis le XVI^e siècle jusqu’au jour où le second conclave de 1978 a élu ce Polonais, l’Église catholique avait toujours été dirigée par des papes italiens. Il est remarquable, par ailleurs, que Karol Wojty face="EU Caron" ゥa jusqu’à son élection au pontificat, ait exercé tout son ministère dans un pays soumis au régime communiste et au sein d’une Église demeurée fort traditionaliste. Son attention pour la Pologne ne s’est jamais relâchée depuis lors.

Jean-Paul II a frappé d’emblée le monde par son dynamisme. Il s’est déplacé beaucoup plus que ses prédécesseurs, ce qui lui a valu le surnom de pape globe-trotter. Pour porter son message de par le monde, Jean-Paul II a visité au moins une fois la quasi-totalité des pays du globe. Partout, il a rencontré des personnalités, partout il est allé vers d’immenses foules parmi lesquelles il circule dans sa «papamobile»: on l’a obligé à être prudent depuis que, le 13 mai 1991, on a tenté de l’assassiner.

L’aisance avec laquelle il a assumé ses fonctions de Souverain Pontife et son étonnant don de communication lui ont valu un prestige international et une autorité morale dont a tiré profit à la fois pour défendre les droits de l’homme face aux prétentions des États modernes, pour restaurer une «doctrine sociale chrétienne» qui s’opposerait aussi bien au libéralisme sauvage qu’au collectivisme et pour reprendre en main, à l’intérieur de l’Église, le clergé et les fidèles en matière de doctrine, de morale et d’obéissance aux institutions, réaction qui est interprétée comme le retour à un modèle de chrétienté et comme un arrêt de l’aggiornamento proposé par le dernier concile.

Pour ce faire, Jean-Paul II s’est beaucoup exprimé. Il a envoyé d’innombrables messages et est à l’origine d’une nette inflexion dans l’enseignement de l’Église: d’abord, il a mis la dernière main à la réforme du Code de droit canonique paru en 1983. Puis il a fait préparer, depuis 1986, le Catéchisme de l’Église catholique , qui paraît en octobre 1992 et qui remet la catéchèse dans des voies plus traditionnelles que n’étaient tentés de le faire les multiples essais de présentation de la foi chrétienne en toutes langues et dans tous les pays. Ensuite, par des encycliques, le pape a multiplié les prises de position dogmatiques, sociales et morales: le texte définitif de sa dixième encyclique, Splendor veritatis , fut rendu public le 5 octobre 1993 et se trouva très contesté jusqu’au sein de l’Église catholique. Enfin parut en octobre 1994 le livre Entrez dans l’espérance .

Partout s’affirme le désaccord entre une tradition très conservatrice du catholicisme et une pensée, une sensibilité que le pape juge laxistes. Le divorce est particulièrement sensible quand on considère les questions posées par les progrès de la science et de la médecine, les problèmes de la vie et de la sexualité.

Jean-Paul II

(Karol Wojtyla) (né en 1920) pape depuis 1978. Archevêque (1964) de Cracovie, cardinal (1967), prem. pape polonais. Il s'exprime avec vigueur sur les problèmes du monde et défend la doctrine traditionnelle de l'église. En 1981, un fanatique a tenté de l'assassiner.

Encyclopédie Universelle. 2012.